L’analyse transactionnelle (AT) permet de mettre au clair les messages transmis au sujet durant son enfance par son environnement affectif immédiat, généralement ses parents, exprimés en mots de manière claire ou implicitement par des comportements non-verbaux, sur la manière de penser et de se comporter dans sa vie.
Se conformer aux désirs de ses parents : une question de survie
Lorsque le bébé humain vient au monde, il est encore immature et totalement dépendant des personnes qui s’occupent de lui. Qu’il s’agisse de ses parents, d’un oncle ou d’une nourrice, il lui est alors absolument vital de conserver l’amour et l’attention de ces personnes s’il veut rester en vie.
Il devient alors très attentif aux messages envoyés par les individus qu’il perçoit dans son entourage immédiat : paroles, soins, caresses, expressions faciales, permissions, interdictions, etc, pour repérer dans quelles circonstances il est reconnu et accepté, et quels comportements suscitent une désapprobation et un rejet.
Il se base notamment sur des signes, appelés signes de reconnaissance par Claude Steiner. En voici quelques exemples :
« C’est tellement plus agréable quand tu souris ! », « Papa va être content quand il saura que tu m’as aidé à débarrasser la table ! », « Quand tu pleures, tu as l’air d’une poule mouillée/d’une fille ! », etc.
Les signes de reconnaissance positifs et négatifs que les parents envoient à leur enfant, en fonction des actions ou des émotions qu’il exprime, poussent celui-ci à adopter les comportements qui engendrent des remarques positives et à s’interdire ceux qui entraînent des critiques. L’enfant se « formate » donc en fonction du modèle de comportement qu’il a repéré comme conforme aux désirs de ses parents. Si ce formatage est très utile durant l’enfance, lorsque le sujet est encore dépendant, il peut devenir un modèle obsolète à l’âge adulte, lorsque le sujet n’a plus besoin de chercher à survivre et construit sa vie en relation avec d’autres personnes, aux fonctionnements et aux désirs différents.
Nos croyances et nos modes de fonctionnement sont comme une pièce de puzzle que l’on a créée pour qu’elle s’emboîte avec le reste du jeu fourni par notre environnement durant l’enfance. Une fois adulte, c’est comme si nous agissions encore avec notre mental d’enfant, essayant d’emboîter toujours la même pièce à un puzzle qui a changé sans prendre en compte sa spécificité, ce qui rend nos comportements peu adaptés.
Il s’agit de gagner en souplesse dans notre fonctionnement et, peut-être, de parvenir à proposer différentes pièces de puzzle en fonction des situations…